Comment gérer les blessures longues durée mentalement ?

Frustration, perte de statut, doute, travail sur l'identité hors du terrain. Gérer mentalement une blessure de longue durée est un défi majeur pour tout athlète. Au-delà de la douleur physique, c’est un véritable bouleversement identitaire, émotionnel et social.

Il semble qu’un athlète court un risque accru de blessure, de blessure grave et longue, s’il subit des changements importants dans sa vie sans jouir d’un soutien social adéquat et sans avoir la capacité de réagir efficacement au stress. Par conséquent, les sources de stress dans la vie de l’athlète constituent des indicateurs et, lorsque ceux-ci sont élevés, le régime d’entraînement doit être adapté et un soutien psychologique fournit.

Frustration, perte de statut, doute, travail sur l'identité hors du terrain. Gérer mentalement une blessure de longue durée est un défi majeur pour tout athlète. Au-delà de la douleur physique, c’est un véritable bouleversement identitaire, émotionnel et social.

Il semble qu’un athlète court un risque accru de blessure, de blessure grave et longue, s’il subit des changements importants dans sa vie sans jouir d’un soutien social adéquat et sans avoir la capacité de réagir efficacement au stress. Par conséquent, les sources de stress dans la vie de l’athlète constituent des indicateurs et, lorsque ceux-ci sont élevés, le régime d’entraînement doit être adapté et un soutien psychologique fournit.

Deux théories expliquent la relation entre le mental et les blessures : la rupture de l’attention et une tension musculaire accrue. Concernant la rupture de l’attention, le stress perturbe l’attention de l’athlète en réduisant son attention périphérique (Williams et Anderson, 1991). Un niveau élevé de stress s’accompagne parfois d’une tension musculaire considérable qui nuit à la coordination et augmente la probabilité des blessures (Nideffer, 1983)

L'impact psychologique des blessures longues

Une blessure prolongée affecte bien plus que le corps.

Une blessure peut entraîner :

  • Frustration et colère : due à l'arrêt brutal de l'activité.

  • Perte d'identité : le sport étant souvent central dans la vie de l'athlète.

  • Isolement social : éloignement de l'équipe et du cercle sportif.

  • Anxiété et dépression : incertitude sur la récupération et l'avenir.

Selon une étude, 58 % des athlètes de haut niveau présentent des troubles de santé mentale lors d'une évaluation psychologique obligatoire. Ordre des psychologues du Québec

Les réactions psychologiques aux blessures sportives

IRBMS

  • Le choc, le refus et l’anxiété. C’est pour le sportif un coup de tonnerre, un choc. En état de choc, il ne peut croire en sa blessure et a tendance à réduire la gravité de la blessure et sa signification. C’est pour certain le moment du nomadisme médical, la recherche de la solution miracle, du diagnostic le plus favorable, de la récupération la plus rapide. Peu importe la pertinence d’une telle démarche thérapeutique, seul le retour à une pratique sportive rapide et prépondérante.

  • Puis survient la colère : l’athlète culpabilise, mais exprime également une colère vis-à-vis des autres.

  • Puis survient le temps de la négociation : l’athlète blessé tente de rationaliser afin d’éviter la réalité. « Si je peux de nouveau m’entrainer, je suivrai une autre hygiène de vie ». Les exemples en ce sens foisonnent.

  • La phase de dépression accompagne la reconnaissance de la gravité de la blessure et de ses conséquences. L’athlète réalise qu’il ne pourra peut-être plus continuer à s’investir aussi pleinement dans son activité sportive mais réalise aussi la précarité de sa pratique et l’incertitude quant à son avenir.

  • Enfin, l’acceptation et l’espoir permettent de à l’athlète de se focaliser sur la phase de récupération.

Phases émotionnelles post-blessure

Les réactions psychologiques suivent souvent un schéma similaire : IRBMS

  1. Choc et déni : refus d'accepter la gravité de la blessure.

  2. Colère : contre soi-même ou les circonstances.

  3. Négociation : tentatives de minimiser la situation.

  4. Dépression : prise de conscience de la réalité.

  5. Acceptation : début du processus de guérison mentale. Training Thérapie Formation

Stratégies pour surmonter la blessure mentalement

Une approche multiaxiale de l'accompagnement du sportif semble favorable à la récupération (préparation mentale, psychologie, sophrologie, PNL, Kynésiologie,etc.).

Surmonter une blessure de longue durée, ce n’est pas juste une question de rééducation physique. C’est un travail profond sur le mental, l’identité et la reconstruction personnelle. Voici les leviers les plus puissants pour reprendre le contrôle psychologique et transformer cette épreuve en opportunité de croissance.

1. Travailler son discours intérieur

Le discours que tu te tiens dans les moments de doute change tout.

Tu peux te répéter que tu es "fini", "hors-jeu", "remplacé"... ou tu peux choisir un autre discours, plus juste et plus porteur. L’idée n’est pas d’être naïvement positif, mais d’apprendre à mettre en lumière les aspects constructifs de cette phase.

C’est un moment où tu prends de la distance avec le rythme effréné du sport de haut niveau. Un moment où tu peux te questionner profondément :

👉 Quelle place prend le sport dans ma vie ?

👉 Qu’est-ce que j’ai négligé à côté ?

👉 Qui suis-je en dehors du terrain ?

Ce recul t’offre une occasion précieuse de te reconnecter à d’autres aspects de toi : un centre d’intérêt, un lien familial, un projet personnel… C’est souvent à cette étape que l’athlète commence à se réinvestir dans un réseau social plus large — et à redéfinir son équilibre de vie.

2. La visualisation mentale : s’entraîner sans douleur

Même blessé, tu peux continuer à progresser mentalement.

La visualisation est un outil redoutablement efficace en période de convalescence. Elle te permet de :

  • Rester connecté à ton environnement sportif

  • Rejouer mentalement les séquences techniques et tactiques

  • Mémoriser et renforcer les bons gestes

  • Te visualiser en train de guérir et de revenir plus fort

Tu peux imaginer ton corps en train de réparer la zone blessée, revivre les sensations positives de la compétition, ou te voir en pleine possession de tes moyens lors de ton retour.

Ce travail d’imagerie mentale active les mêmes zones cérébrales que l’entraînement réel, et c’est prouvé : il favorise la guérison, la confiance, et prépare ton retour dès aujourd’hui.

3. Apprendre à se détendre et à gérer la douleur

Les blessures longues sont souvent accompagnées de stress, de douleurs chroniques, voire d’anxiété. C’est pourquoi la relaxation (respiration consciente, cohérence cardiaque, sophrologie…) peut devenir un vrai levier de récupération mentale et physique.

Elle permet de relâcher les tensions, de mieux gérer l’inconfort… et de ne pas laisser le stress prendre le dessus.

4. Accepter le rythme de son corps

Un autre point clé : accepter les hauts et les bas.

La guérison n’est jamais linéaire. Il y aura des moments de progrès… et d’autres où tu auras l’impression de régresser. Et c’est normal.

Il est fondamental de préparer l’athlète à ces variations, de le rassurer, et de lui rappeler que chaque corps récupère à son propre rythme. Ce n’est pas une course. C’est un chemin.

5. Le rôle du soutien social

Enfin, n’oublions pas l’impact majeur du soutien humain.

Les proches, les coéquipiers, le staff médical, les amis… Tous jouent un rôle dans la guérison mentale.

Plusieurs études en psychologie de la santé montrent une corrélation entre soutien social et espoir de guérison, même dans des maladies graves comme le cancer. Alors imagine son impact dans une blessure sportive.

Se sentir entouré, écouté, reconnu — même sans jouer — c’est ce qui permet à l’athlète de retrouver sa place et sa force intérieure.

En résumé

La blessure n’est pas une fin. C’est un message du corps, une opportunité de prise de conscience, parfois même une redéfinition de vie.

Ce n’est pas un accident à effacer. C’est un chapitre à écrire avec lucidité, courage et patience.

Et si tu ne sais pas comment faire seul, c’est normal. C’est justement là que j’interviens.

Témoignages inspirants

  • Endy Miyem, basketteuse professionnelle, partage : "Quand des étapes sont validées, je recommence à courir et j’ai des douleurs qui reviennent. [...] Tous ces instants de galères, d’angoisses, de questionnements s’éloignent petit à petit". BasketEurope.com

  • Tifany Huot-Marchand, ancienne athlète olympique, après une blessure grave : "Malgré les sombres prédictions médicales, j'ai tenu bon et j'ai entamé une rééducation intensive à Lyon. J'ai peu à peu retrouvé la capacité de marcher, de pédaler et même de courir". Le Monde.fr

  • Corentin Tolisso, international et joueur de l'Olympique Lyonnais. Le milieu de terrain français a connu une série de blessures qui ont mis à l'épreuve sa carrière et sa santé mentale. En 2018, il a subi une rupture du ligament croisé, marquant le début d'une période difficile. Il a partagé :

"J'ai eu une rupture du ligament croisé en 2018, et à partir de ce moment-là, dans ma tête, ça a été compliqué... Je pense que mentalement, je me suis mis une restriction alimentaire qui a été beaucoup trop drastique."

De retour à Lyon, Tolisso a entrepris un travail profond sur lui-même, s'entourant de professionnels pour l'aider à retrouver son équilibre :

"Quand je suis revenu à Lyon, je n’ai pas eu peur d’en parler, j’ai vu une personne pour m’aider, pour essayer d’aller mieux. C’était une sophrologue, elle m’a beaucoup aidé."

Son parcours démontre l'importance de l'accompagnement mental dans le processus de guérison. SOFOOT.com

📚 Ressources complémentaires

La blessure, bien que difficile, peut devenir une opportunité de croissance personnelle et de redécouverte de soi. Avec le bon accompagnement et une approche proactive, il est possible de revenir plus fort, tant physiquement que mentalement. Training Thérapie Formation

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